Lorsque le destin s'acharne...

Publié le par Péris Angélique

Lorsque le destin s'acharne...

J'ai regardé hier soir un film sur la vie d'Honoré de BALZAC (interprété par Depardieu) et j'ai eut envie de jeter un oeil sur sa carte astrologique pour voir les corrélations qu'ils pouvaient y avoir entre son histoire et son thème.

Ecrivain Français et romancier de la première moitié du XIX siècle, il décida d'écrire une oeuvre monumentale sur la "Condition humaine", traitant de manière totale et complète la société française de son temps.

Je ne sais pas trop si le film retrace sa vie réellement et de façon authentique où si l'imaginaire et le côté subjectif et romancier du réalisateur a pris le dessus, mais, une chose est sûre, les grandes lignes collent parfaitement avec sa carte de naissance, que je vais m'appliquer à essayer de traduire.

Le film nous montre une relation stricte et froide entre Balzac et sa mère. Par un geste de la main, elle lui refuse caresse et amour parce qu'il a été dernier dans son école à un moment donné. Cette main qui refuse de donner et de prodiguer soins et amour se caractérise chez Balzac par une Lune en Sagittaire. En signe de FEU, elle parle de colère. Ici, on a à faire à une mère peut-être autoritaire, moralisatrice, arrogante bourgeoise, où conformiste. En tout cas, c'est ce que le réalisateur nous a peint comme tableau et c'est aussi ce qui se retrouve dans le thème de Balzac. Sa mère accordait beaucoup d’importance à l’intégration sociale, à la place, au statut, à la réputation, et à la reconnaissance par ses pairs. Balzac sera sensible à la distance (émotionnelle et physique) que sa mère pouvait mettre entre elle et lui, enfant qui a eut une soif immense de compréhension auquel sa mère aurait pu totalement répondre, mais qui le laissa seul face à ses émotions. Cette image de non-reconnaissance maternelle, de non-amour, se poursuirvra jusqu'à la fin de sa vie...

C’est une femme qui, physiquement ou mentalement, surtout dans sa jeunesse, ne voulait pas limiter sa liberté de mouvement aux tâches domestiques ou à son rôle maternel : il lui fallait une vie mentale et/ou sociale. L’avantage est qu’elle lui a laissé beaucoup de liberté, tout en étant là quand il en avait vraiment besoin, tout en s’intéressant très efficacement à ses études.

Balzac a donc appris que les projets ou promesses ne sont pas toujours suivis d’actes. Il est parfois déçu et retient que la notion d’engagement n’implique pas la responsabilité de s’y tenir. Il a reçu en message que l’essentiel est l’effet que l’on produit socialement, ainsi que le rôle représentatif que l’on tient : c’est par là que l’on peut obtenir reconnaissance et valorisation, tant pis pour le fond des choses. Il a reçu que la sociabilité et l’intégration au groupe social sont plus importantes que ses besoins personnels propres : il fuit l’intimité avec soi-même et les autres, ignore ses besoins pour se faire accepter. Il a reçu que dans l’insécurité, il faut se tourner vers l’extérieur de soi : il ne peut approfondir ses émotions, les fuit par le biais d’une vie sociale intense. Il veut trouver le sens des choses au lieu de les vivre simplement.

Ainsi, pour faire plaisir à ses parents, il s'inscrivit en droit afin de correspondre à l'image que ses parents souhaitait de lui, devenir notaire où clair de notaire (Lune en Sagittaire maîtrisé par Jupiter : la justice, le droit), une profession aux hautes ambitions parentales. Mais, c'est par l'écriture que Balzac était attiré se sentant une vocation littéraire. Après avoir essuyé quelques echecs, il fut soutenu, encouragé et guidé à écrire des romans par celle qui allait devenir quelque part son "pilier amoureux et émotionnel", Laure de Berny. Beaucoup plus agée que lui, elle incarnait inconsciemment "la mère" que Balzac cherchait en vain et qui la remplaçait dans cet amour maternel et protecteur. Révant de gloire et de reconnaissance, il emprunta de l'argent à sa mère pour acheter une imprimerie qui sera un véritable échec et qui le fera crouler sous une énorme dette qui le poursuivra jusqu'à la fin de sa vie, là aussi.

C'est par ses expérimentations émotionnelles de la vie de tous les jours et de tout un chacun qu'il pu mettre en mot une société bourgeoise mais aussi prolétaire, qu'il réussit finalement à trouver la reconnaissance tant espérée. Sa Lune au trigone de son Mercure natal lui donne des difficultés de communication avec les femmes, peut l'amener à parler souvent et beaucoup de lui manquant parfois de discrétion; mais ayant aussi une mauvaise hygiène alimentaire et des ennuis digestifs liées aux émotions et à la nervosité. Sa Lune opposé à son Jupiter natal dans sa dixième maison, lui donne une relation avec sa mère de surprotection, d'étouffement, une mère excessive qui veut que son fils réussisse socialement mais pas en tant qu'écrivain. Pour elle, il passe à côté de sa vocation professionnelle, il se fourvoit.

Effectivement, sa vocation professionnelle en Taureau et en maison X, passe par le vécu affectif, l'art ou l'argent. La destinée est les changements sont longs à se mettre en place car, le Taureau est un signe de Terre et qu'il doit construire ses racines. Le Taureau parle de volupté alimentaire, de bon épicurien, profitant des bons plaisirs de la vie, étant en analogie avec la 2ème maison est donc avec l'alimentation, Balzac est un bon vivant, qui dévore ses plats comme il dévore la vie et les femmes. Son Soleil en Taureau conjoint à son Jupiter lui donne beaucoup d'enthousiasme, de force et de courage, d'ambition avec le sens de motiver et d'entraîner les autres mais aussi avec un risque d'excès et d'exagérations, notamment alimentaire.

Mercure la planète des écrits et de la communication en maison IX (Philosophie et sens de la vie...) est particulièrement bien placé ici pour l'aider au niveau de son mental et de son intellec. Une soif d'apprendre, de curiosité, et de perfectionnement lui permettra de voyager par son esprit pour créer des situations et des personnages que nous avons tous connu lors de nos lectures scolaires. Personnages (Maître des Gémeaux en XI) qu'il trouvera dans son environnement, qu'il dépeindra et qui lui donneront un sens à ses oeuvres.

Sa Lune en maison IV (foyer, racines familiales), le maintien dans un attachement au passé, à la famille et donc à sa mère. Même si de par son comportement, il a essayé de se détacher de sa mère, une certaine dépendance inconsciente subsiste, il semble que Balzac est besoin d'être nouri par elle. C'est aussi une des raison qui fait qu'il a pu manger à profusion, compensant par l'alimentation ce que sa mère ne pouvait lui donner. Il a pu se sentir rejeter et avec cette position de la Lune, souvent, il y a occultation du père car la mère est toute puissante ou en tout cas paraît puissante aux yeux de l'enfant.

On apprend dans le film que la mère de Balzac lui a préféré un frère né d'une relation aldutérine (Lune maître du Cancer en maison XII, mais aussi Neptune en IV qui parle de secret.) et qu'il a pu se sentir orphelin (Lune carré Uranus) d'une mère qui a aimé l'enfant de l'amour et moins l'enfant du devoir. Avec la notion de sacrifice pour cette mère en proie à la fuite et à l'illusion, peut-être même au déni.

D'autre part, Pluton est positionné dans sa septième maison, maison des relations et lui donnera ce goût pour les passions exaltantes, les revirements et les changements de sentiments, il aimera avec passion dévorante, aux fortes intensités, lorsqu'il aura mis le doigt sur la cible (la femme) à convoiter, il y mettra toute sa ferveur, son énergie, son envie et son désir pour arriver à ses buts. Je ne sais pas si c'est l'époque qui voulait ça, aux opinions un tantinet soit peu libertine, mais rien ne l'arrêtera, femme mariée ou pas, une passion pouvait naître lorsqu'une autre pouvait s'achever. Aucunes explications, tout se faisait naturellement... Il devait se sentir libre d'agir à sa guise, se revendiquait libre et n'était pas trop pour les relations enfermantes ou maritales. Il avait besoin de son indépendance et de sa liberté. Jusqu'au jour où fou d'amour, il perdit le contrôle de son indépendance avec une Russe qu'il mit 17 ans avant d'épouser, et qui lui préférait l'écrivain à l'homme qu'il était. Attristé de ne pas être aimé d'amour fou comme lui même lui vouait toutes ses attentions, il finit par devenir malade, éreinté par les efforts qu'une telle oeuvre littéraire avait sû succité en lui toute sa vie d'écrivain et qui exigeait de lui un travail acharné et féroce, il s'est éteint alors qu'il n'avait que 61 ans.

Et enfin, l'axe des Noeuds Lunaires, véritable connaissance de l'astrologie, véhicule de la mémoire ancestrale, positionné chez Balzac en IV/X (ah ben tiens, comme c'est bizarre, normale que son histoire m'interpelle...), lui demande en Noeud Sud et en maison IV de régler ses traumatismes en lien avec ce secret qui le ronge et de cicatriser ce qui ne l'a pas été. Encore plus en Scorpion, où il va devoir mourir à lui même, transformer et renaître de ces cendres. Et avec son Noeud Nord en maison X, il lui est demandé de s'ouvrir à la possibilité de transcender différemment ses racines, de s'individualiser pour donner au monde sa propre création.

Comme tout axe IV/X ou I/VII, l'influence de l'arbre généalogique a quelque chose de fort et de prégnant sur la destinée de tout un chacun.

Je ne sais pas si Balzac a pu sortir des fidélités familiales inconscientes, s'il a pu sortir de son histoire. Disons que tous ses romans ont pu l'aider à extérioriser son trop plein d'imagination, sont trop plein d'amour de la vie, son trop plein de tout, mais qu'il n'a pas réussi à trouver la paix de l'âme quand à la non reconnaissance maternelle. Il aurait aimé que sa mère lui dise qu'elle était fier de lui, chose qu'elle a quand même fait sur son lit de mort lorsqu'il était en train de partir. Qu'il est entendu ou non, qu'il se soit senti soulagé ou pas, l'amour d'une mère est une chose tellement importante que d'en être privé change totalement le cour de l'histoire de celui qui se sent rejeté.

Finalement, on passe toute notre vie à chercher l'amour filial maternel ou paternel à travers nos relations, à projeter nos manques, nos désilusions et nos blessures sur "l'autre", à vouloir être en osmose et en symbiose avec l'autre, parce que pour la plupart, la blessure de cette non marque d'affection et d'amour nous a cantonné à rester cet enfant qui souffre et qui ne comprend pas. Il ne faut pas attendre que la vie nous pousse dans nos retranchements ou nous ballotte de droite et de gauche, à vivre des expériences douloureuses, l'enfant subis, l'adulte devient responsable et prend sa vie en main. 

Alors, peut-être que si Balzac avait su devenir l'adulte qui ne recherche pas à travers ses personnages l'amour de sa mère, à travers ses conquêtes, l'amour qu'il n'a pas eut de sa mère, s'il avait su intérioriser la mère en lui et se donner le même amour qu'il était en droit de réclamer et de désirer auprès des autres femmes, alors, peut-être, je dis bien peut-être, une tout autre fin aurait pu être envisageable.

Mais après tout, n'est ce pas son destin que de finir ruiné, malade avec une femme qu'il aime plus que tout mais dont l'amour n'est pas réciproque?

Je ne re-ferais pas l'histoire car avec des "Si", il est clair que l'on pourrait refaire tout un monde...

Merci ;-)

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